Chama Zaz : Dans ses chansons la nostalgie et le parfum du bled

Chama Zaz

Chama Zaz

Deux raisons ont motivé l’écriture de ce papier sur la chanteuse Chama Zaz (la Zaz marocaine de Taounate et non pas la chanteuse française). Faire plaisir d’abord à monsieur Ifzaren ,directeur du centre de formation en journalisme et communication (Beyt Sahafa – Tanger) qui était particulièrement touché par la situation de black out et d’indifférence à l’égard de cette chanteuse issues des montagnes de Taounate et dont les chansons perpétuent le patrimoine folklorique de la région , malheureusement en voie de disparition. Puis, tenir ma promesse, puisque j’ai promis à Chama de publier un article à son sujet dans le journal local Sadaâ Taounate.

Personnellement, je ne connaissais pas Chama auparavant, je ne connaissais même pas son nom. Et ce n’est que lors de la soirée donnée au café New-york par le journal Sadâa Taounate à l’occasion de son quatorzième anniversaire que j’ai fait la découverte de cette femme dont les chansons et surtout les “Ayouh” (des espèces de chansons chantées sous forme de yous yous longs et prolongés) rappellent la campagne natale du bon vieux temps, à la période des moissons où ce genre de yous-yous lancés par des paysannes courageuses à la besogne remplissaient les champs .

La cinquantaine apparemment , grande et mince , la femme impressionne surtout par la maigreur de son corps presque squelettique et par l’expression de ses regards éteints et qui disent long sur ce qu’elle aurait dû endurer. Comme si la chienne de vie avait laissé des traces et des blessures indélébiles sur son visage typiquement blédard de bédouine bien endurcie par les intempéries. Que Chama me pardonne si je me trompe, si mes premières impressions ne sont pas bonnes. Cependant, si Chama exhibe un corps fatigué emmitouflé dans une djellaba verte comme celles que portent souvent les campagnardes de chez nous, sa voix est celle d’une jeune fille pleine de vigueur et de vivacité. Et c’était un plaisir de la voir chanter en duo avec le grand chantre du terroir Lhadj Mohamed Laâroussi dans le grand espace du café New-York. Le violon en folie de Mohamed Laaroussi lançait ses cris lancinant et perçant que les”Ayouh”de Chama ponctuaient de temps en temps , hauts, résonnants et perçant le silence et le froid de cette nuit du 18 mai. Mais c’est surtout dans le grand espace couvert du grand gymnase de Taounate que la voix de Chama a résonné, aiguë, forte et amplifiée par les haut-parleurs à la grande joie du jeune public de Taounate qui a vibré aussi aux chansons de Mohamed Esslaoui et du jeune Mourad El-hajjaji. Comme Chama, ces deux chanteurs avaient fait un tabac au point qu’une partie de la salle du gymnase, à été transformée en piste de danse où des jeunes gens déhanchaient aux sons des violons et au rythme des percussions .Tout cela s’est passé dans la discipline, sans la moindre démesure et sous la protection des forces de police, des pompiers et des autorités locales mobilisés pour la circonstance.

Un grand merci à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette soirée vraiment inoubliable et particulièrement à la grande dame qui perpétue les chansons typiquement terroir. Chama à qui cet article est dédié en reconnaissance de ses talents et de son statut en tant que gardienne des traditions populaires du terroir dans le domaine de la chanson et du folklore. D’ailleurs c’est tout ce que demande cette femme : être reconnue. Estimant avoir tenu ma promesse envers vous, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bon courage lalla. Sans oublier toutefois un clin d’oeil pour Rachida El-
Hajjaji, la jeune présentatrice de la soirée. Mademoiselle, tu étais vraiment formidable.

Par Mohammed El jay

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