Noussaiba Essatte, une ambassadrice du label de Taounate en France à travers la mode
Bladi.net : « Taounate.Net /En vivant et en travaillant en France, Noussaiba Essatte aspire à contribuer au développement de sa ville natale, Taounate. Elle promeut une ligne de vêtements labellisés «Made in Taounate» en Europe et dans les pays d’Amérique du Nord.
Le fait qu’elle vive en France n’a pas estompé ses liens avec sa ville natale. Noussaiba Essatte n’a en effet pas oublié son attachement à Taounate, où elle a grandi et où elle espère participer au développement local «autant que possible».
Avant de s’installer à Paris, la jeune Marocaine, née en 1992, est partie en Turquie en 2011, pour terminer ses études supérieures en relations internationales. Elle vit en France depuis 2016, année où elle rejoint son mari. Dans l’Hexagone, Noussaiba décroche un emploi dans le travail social, jusqu’à l’été 2019, où elle décide de démissionner.
Elle confie à Yabiladi avoir décidé de lancer un projet qui lui tient à cœur, dans le domaine de la mode. «J’ai mis fin à mon activité antérieure, parce que je ne veux plus travailler en tant que salariée», nous explique-t-elle, évoquant aussi «de nombreux problèmes auxquels se confrontent beaucoup de femmes voilées en France» en termes d’emploi, bien qu’elle n’en ait pas fait l’expérience personnelle.
Une fenêtre de Taounate sur le monde, malgré le confinement
En décembre 2019, Noussaiba met sur pied son projet, dont le démarrage effectif s’est fait en mars 2020. «Ma présence pendant une semaine de vacances au Maroc a coïncidé avec le début de la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus dans le pays. Les frontières ont été fermées, ce qui m’a obligée à rester à Taounate. Mais cela m’a donné l’opportunité de travailler davantage sur le projet, de me rapprocher de l’équipe, de mettre en place un business plan et de commencer les livraison des commandes des clients, ce qui est un fait très rare à Taounate», raconte-t-elle fièrement.
«Ma mère, qui vit à Taounate, travaille dans le domaine de la couture. Vu que nous sommes dans une petite ville, son entreprise ne s’est pas beaucoup développée. Elle a pensé développer son projet, de manière à ce que nos produits traversent les frontières. Nous avons donc décidé de nous spécialiser dans l’habillement traditionnel tout en appoetant une touche plus moderne.»
Bien que la pandémie du nouveau coronavirus ait impacté tous les secteurs économiques, le projet de Noussaiba a réussi à résister. Elle a ainsi réalisé de nombreuses ventes pendant la période du confinement. Sa mère l’aide à gérer le projet, qui emploie 30 personnes, tout en veillant à chaque petite détails. Elle supervise aussi la commercialisation des produits hors du Maroc.
Noussaiba souligne que la demande en habits traditionnels dans la ville de Taounate n’augmente généralement qu’en période de fêtes, ce qui donne à ce travail un aspect essentiellement saisonnier. «J’ai voulu mêler le traditionnel et le moderne, afin de garantir à l’équipe une source de revenus tout au long de l’année», explique-t-elle.
«Beaucoup de gens ne savent pas situer la ville de Taounate, que j’ai voulu mieux faire connaître à travers les vêtements que nous proposons, et ainsi la tirer de la marginalisation. L’objectif principal est que la ville s’ouvre sur le monde. C’est pour cela que tous nos produits sont étiquetés ‘Made in Taounate’».
Une identité de marque locale qui s’internationalise
Mais Noussaiba ne fait pas la promotion de sa chaîne depuis Taounate ou Paris uniquement. Dans une réelle démarche de prospection, elle sillonne les villes du Maroc pour commercialiser les vêtements qu’elle conçoit. «Pour la publicité, je m’implique en portant moi-même nos créations et je me prends en photo au milieu des paysages pittoresques de Taounate», nous déclare l’entrepreneuse.
Sa marque, baptisée «Noussail», reçoit des commandes depuis le Maroc, du Canada, des Etats-Unis et bien sûr de l’Europe. Aujourd’hui, Noussaiba est fière que son rêve d’établir un projet ancré dans sa ville natale soit devenu réalité. Elle est tout aussi satisfaite d’avoir trouvé sa place dans le monde de la mode, même si son entreprise n’a pas encore bouclé sa première année.