Massaoud de Taounate au paradis …Par Mohamed El jay
Site « taounate.net »/ Massaoud n’est plus. Massaoud a été rappelé par le Seigneur. Pauvre il a vécu, pauvre il est mort. Disparu à jamais de la circulation sur la place du centre-ville où il avait élu domicile le pauvre, malgré les intempéries et le climat rude de Taounate. Désormais, Massaoud ne fera plus partie du décor de cette place du village, terme colonial qui date depuis le temps des Français et que certains, surtout les natifs appartenant à l’ancienne génération, par nostalgie du bon vieux temps, ou simplement par habitude, continuent à utiliser pour désigner le centre-ville de Taounate. Il ne fera plus partie du décor de cette place du village souvent enveloppée sous le brouillard de l’hiver, souvent balayée par le vent glacial de l’ouest qui mord aux oreilles des passants et leur fouette le visage. Cette place appelée aussi Brareks et que le défunt Massaoud remplissait de sa présence, de ses va-et-vient d’un bout à l’autre , et surtout de ses cris hauts et forts qui créaient la surprise chez les passants non avertis. Massaoud ne fera plus partie non plus, du quotidien des villageois habitués à le rencontrer sur leur chemin, tantôt calme, tantôt volcanique et transporté par la colère , vociférant et criant ses injures à qui voulait l’entendre. Des injures indistinctes proférées dans un jargon incompréhensible, à l’encontre de certains badauds de la place qui trouvaient un malin plaisir à le provoquer, uniquement pour s’amuser et pour passer le temps. Autrement, et à part ces petites taquineries innocentes et bon enfant, personne ne dérangeait Massaoud. Au contraire, les gens le laissaient tranquille dans son monde. Qu’il crie à haute voix, ou qu’il rafle les fonds de verres sur les terrasses des cafés pour se les envoyer dans la gorge et d’une seule traite, s’il vous plait, cela ne dérangeait personne parmi les habitués. D’ailleurs, Massaoud n’a jamais été agressif. A part ses cris qui n’étaient d’ailleurs que sa façon de s’adresser aux autres pour leur quémander un dirham ou une cigarette, il était inoffensif. Ceux qui connaissent Massaoud, savent très bien que celui – ci avait un seul langage : les cris. Cheveux grisonnants presque blancs, visage allongé mangé par une barbe de la même couleur que les cheveux de la tête, nez trop caractéristique et d’aspect viril, le tout couleur de charbon, le teint huileux et son éternelle djellaba couleur de terre, le défunt passait la plupart de son temps à sillonner le village. Repose en paix Massaoud. Et que le bon Dieu ait ton âme dans sa miséricorde. Amen
Par Mohamed El jay
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